vendredi 5 novembre 2010

Population: une Bretagne attractive

Etude CESR - Septembre 2007: 
Mobilité des populations et territoires de Bretagne, à l’horizon 2030 - Réflexions prospectives

Retournement migratoire
Depuis le 19ème siècle et jusqu’aux années 1960 environ, la Bretagne était une terre d’émigration et entre 1946 et 1954, ce fut la région qui connut les départs les plus nombreux. Un changement de dynamique s’est opéré au milieu des années 1960 conjointement à une amélioration de la situation économique de la région.
Aujourd’hui, la Bretagne se positionne comme une des régions les plus attractives ; soit, entre 1999 et 2004, au 5e rang des régions métropolitaines par le taux annuel de migration nette (+0,47 %) derrière les régions du sud et du sud ouest (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Aquitaine et Corse).
Entre 2000 et 2005, le solde migratoire positif de la Bretagne s’est établi aux environs de +20 000 habitants par an, contre +4 900 au cours de la période 1982-1990 et +8 100 au cours de la période 1990-1999.

Attractivité vis-à-vis de l'Ile-de-France
Au cours de la période 1999-2004, l’attractivité de la Bretagne vis-à-vis de l’Ile-de-France s’est nettement renforcée puisque son excédent migratoire s’élève à 35 998 personnes en six ans, ce qui donne en moyenne annuelle, un gain de +5 999 habitants, au lieu de 5 022 entre 1990 et 1999.
Ceci étant, le déficit migratoire de l’Ile-de-France est un déficit global, qui masque en réalité un fort excédent pour une catégorie de population particulière, à savoir : les jeunes de 20-29 ans. Les échanges de l’Ile-de-France avec les autres régions sont très liés au cycle de vie comme l’indique le fait que les départs  concernent essentiellement des familles avec enfants et des retraités, tandis que les arrivées concernent  essentiellement des jeunes adultes.

Les retours au pays
L’importance des « retours au pays » est l’une des caractéristiques des comportements migratoires dans le cas de la Bretagne. On estime ainsi que de 28 % à 53 % des arrivées (selon la définition que l’on donne à l’expression « région d’origine ») sont des « retours » : 28 % des personnes arrivées en Bretagne entre 1990 et 1999 (62 000 personnes) sont nés en Bretagne, et 53 % sont nés en Bretagne, ou ont un conjoint ou un parent né en Bretagne.
 
Un excédent migratoire qui compense le solde naturel
Entre 1990 et 1999, puis entre 1999 et 2005, les quatre départements bretons ont dégagé un excédent migratoire. Au cours de la période 1999-2005, c’est le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine qui ont le plus bénéficié des migrations extrarégionales.
Au cours de cette période, les Côtes d’Armor surtout, mais le Morbihan et le Finistère également doivent à ces migrations, l’accroissement de leur population. En effet, sans l’arrivée de populations nouvelles, la population costarmoricaine aurait décru, le solde naturel (différence entre les décès et les naissances) du département étant négatif (même s’il s’est récemment redressé en 200650). Dans ces trois départements, la possibilité d’attirer des populations nouvelles constitue de ce fait un enjeu d’une importance particulière. La situation de l’Ille-et-Vilaine (le plus jeune des quatre) est différente puisque la croissance de sa population, si elle s’explique pour plus de la moitié par les migrations, s’explique aussi de façon importante par les naissances.

Accélération du vieillissement de la population
Actuellement, les échanges migratoires avec les autres régions françaises accélèrent la croissance du nombre de retraités, puisqu’aux retraités déjà sur place s’ajoutent ceux qui arrivent et que les arrivées sont plus nombreuses que les départs.

Immigration internationale
La proportion d’immigrés étrangers est très faible en Bretagne mais cette présence augmente (elle a quadruplé entre 1962 et 1999). En 1999, la Bretagne comptait 46 300 immigrés ce qui représentait 1,7 % de la population de la région. Cette proportion est largement inférieure à la moyenne nationale (7,3 %). Depuis, la
proportion d’immigrés a augmenté : en 2005, la population immigrée s’élève à 69 000 habitants et représente 2,2% de la population bretonne, contre 8,1 % en moyenne nationale.
Plusieurs traits caractérisent l’immigration étrangère en Bretagne. Ainsi, la population immigrée y appartient à un courant d’immigration plutôt récent (30 % des immigrés recensés en 1999 ne résidaient pas en France en 1990, alors que la proportion est de 16 % au niveau national) et elle est plutôt européenne (45 % d’Européens, contre 40 % en moyenne nationale). La Grande-Bretagne est le pays d’origine le plus fréquent
(16 % des immigrés), devant le Portugal.
Les Britanniques sont les étrangers les plus nombreux en Bretagne (et leur nombre est passé de 5 000 en 1999 à 11 000 en 2005) et sont aussi, de loin, les premiers étrangers propriétaires, devant
les Allemands, les Belges, les Hollandais…

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